Peut-on se fier au Nutriscore ?

Même si le Nutriscore peut globalement aider les consommateurs dans leurs choix, il est à considérer avec réserve. Son principal défaut est d’être axé sur les aspects quantitatifs (somme de nutriments) plutôt que qualitatifs des produits. De ce fait, des critères potentiellement importants pour la santé sont ignorés.

Qualité des nutriments
Le Nutriscore ne distingue pas les glucides à haute valeur nutritionnelle de ceux qui n’apportent que des calories « vides ».  Les graisses, hormis leur caractère saturé ou non, sont également appréhendées sans discernement. La présence éventuelle d’acide gras trans, très délétères, est ignorée. De même, aucune distinction n’est faite entre les protéines animales et végétales, ni entre des protéines de qualité et des protéines possiblement dénaturées par les processus de fabrication. Par ailleurs, la teneur en vitamines, minéraux, polyphénols n’intervient pas dans l’équation, malgré leur importance pour la santé.

Transformation des produits
Le degré de transformation des produits n’est pas considéré, ni la présence éventuelle d’additifs, d’allergènes, d’arômes et d’édulcorants artificiels. Or, la consommation habituelle de produits ultra-transformés joue un rôle majeur dans l’épidémie actuelle d’obésité et de diabète. La présence éventuelle de contaminants tels que des pesticides ou des perturbateurs endocriniens est aussi ignorée.

Equilibre alimentaire
Le système ne rend pas compte du nécessaire équilibre alimentaire global. Nous avons besoin, au quotidien, de nutriments naturels de tous types. Tout est une question d’équilibre. Des produits comme l’huile d’olive ou le chocolat, bien que très riches en graisses, s’inscrivent parfaitement dans une alimentation équilibrée s’ils sont consommés dans de justes proportions.
La pyramide alimentaire reste le meilleur guide pour savoir quels aliments consommer en priorité pour une santé optimale. A mon sens, aucun outil ne pourra jamais remplacer l’intelligence et le discernement humains.
Pour se donner les meilleures chances d’être en bonne santé, il est nécessaire de s’informer et de garder un esprit critique acéré par rapport aux produits sur le marché. Il faut continuer à éplucher les étiquettes et éviter les produits qui sont faits de multiples ingrédients qu’on ne pourrait pas trouver dans sa propre cuisine. Cela demande un investissement personnel, mais c’est en devenant des consom’acteurs et en faisant des choix judicieux qu’on pourra influencer peu à peu l’offre de produits dans le sens d’une meilleure qualité nutritionnelle globale.

Hélène Wacquier
Nutrithérapeute
living-nutrition.be  

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