Le rôle du sel dans le diabète de type 2

Nous savons qu’il est important de limiter la consommation de sucre et de pratiquer une activité physique régulière pour prévenir et traiter le diabète de type 2. Par contre, nous savons moins qu’il est tout aussi déterminant de limiter notre consommation de sel !

C’est ce qu’ont découvert des chercheurs Lillois en 2016, en observant des patients obèses et diabétiques ayant bénéficié d’un by-pass gastrique (court-circuitage d’une partie du système digestif). Ils ont constaté que, peu après l’opération, la glycémie de ces patients se normalisait rapidement, avec pour effet d’améliorer et parfois guérir leur diabète avant même qu’ils commencent à perdre du poids. Ils ont découvert que le by-pass repousse le moment où le glucose contenu dans le bol alimentaire entre en contact avec la bile, sécrétion qui a une très forte teneur en sel, et que ce sel est nécessaire à l’absorption du glucose par le système digestif. Plus le by-pass est important, donc la longueur de l’intestin fonctionnel réduite, plus on diminue l’absorption du glucose, laquelle ne s’opère plus que dans la partie basse de l’intestin.

Si, par contre, on ajoute du sel aux aliments ingérés, on restaure l’absorption du glucose dans la partie haute (même réduite) du système digestif, ce qui a pour effet d’augmenter l’absorption totale de glucose et la glycémie. Ces résultats confirment ceux d’une étude israélienne de 2015 qui avait mis en évidence l’influence de la teneur en sel des repas sur l’élévation de la glycémie chez les individus sains. Lorsqu’il n’y a pas de sel ajouté au repas, l’absorption du glucose est uniquement assurée de manière physiologique par les sels biliaires et les sécrétions digestives riches en sel. Mais plus un repas est riche en sel ajouté, plus la quantité de glucose absorbée et la glycémie augmentent, que ce soit chez les individus sains ou diabétiques.

Un moyen de prévenir le risque de diabète consiste donc à diminuer notre consommation de sel par des mesures simples comme opter pour les produits préparés alléguant une faible teneur en sodium, limiter la consommation d’aliments très salés comme le fromage et les charcuteries, privilégier les préparations maison, remplacer une partie du sel par des épices, des herbes fraîches et des aromates et éviter d’ajouter du sel aux aliments, qui intrinsèquement, n’en ont pas besoin !

Ce faisant, nous permettons aussi progressivement à notre palais de (re)découvrir et d’apprécier la merveilleuse palette de saveurs des aliments.

Ref : presse.inserm.fr/ameliorer-le-diabete-en-separant-le-sucre-du-sel-de-la-chirurgie-a-la-dietetique/22701/

Hélène Wacquier

Nutrithérapeute

living-nutrition.be

helene@living-nutrition.be

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